Bonjour

Précisons de suite qu’il existe des différences importantes entre bâtons de randonnée et bâtons de marche nordique. Essentiellement sur les bâtons de randonnée le pommeau est arrondi et permet l’utilisation de  la paume de la main sur le pommeau notamment en descente, ce qui est impossible sur un bâton de marche nordique car il n’y a pas de pommeau.

Nous parlons donc de bâtons de marche de randonnée.

1) Domaine d’utilisation :

- Sur terrain plat, et c’est 80 % du profil  que nous rencontrerons sur les chemins de Compostelle, leur utilisation n’est pas une nécessité si vous n’en éprouvez pas le besoin. Cependant celle-ci soulage le poids de quelques centaines de grammes à chaque pas ce qui fait qu’au total vous en voyez nettement le bénéfice sur les pieds et les genoux.

- En montée, c’est l’utilisation évidente car vous pourrez appuyer sur vos bâtons et le bénéfice est immédiat.

- En descente surtout vous bénéficierez d’une aide importante qui soulagera le poids de votre corps et vos genoux vous remercieront POUR AUTANT que vous positionniez votre paume de main sur les pommeaux et non sur la poignée elle-même. Pour comprendre ce phénomène il faut comprendre que la pente, à un mètre devant vous ; est 10 cm plus bas que vos pieds. Ces 10 cm sont la différence entre la prise par la poignée et la prise par les pommeaux. Avec cette prise vous pourrez réellement vous bloquer et votre bras servira d’amortisseur de choc.

2) Technique de marche

- La pointe du bâton devant le pied et non pas derrière.

Pour comprendre cette marche il faut commencer par marcher avec un seul bâton tel un berger avec le sien… il le « lance » devant, plus ou moins loin de ses pieds, mais devant, il le « plante » et avance jusqu’à ce que le bâton se retrouve à hauteur de son corps, phase pendant laquelle il appuie sur le bâton, et en avançant encore un peu, derrière, en continuant à appuyer un peu pour l’aider à avancer. Donc c’est une marche on ne peut plus naturelle que absolument tout le monde peut reproduire. Avec deux bâtons c’est la même chose : quand un de deux bâtons se retrouve derrière, l’autre est lancé devant et ainsi de suite. Ne cherchez pas à compter des pas ni à essayer de positionner les bâtons précisément … laissez faire votre instinct et la nature.

 

 

3) Réglage et conseils de sécurité :

- Réglage : il faut que votre avant-bras soit à 90° de votre bras pour que la poignée du bâton se présente aisément dans votre main. Cette mesure a sa raison : vous allez appuyer sur le bâton, il est nécessaire que la position initiale vous permette cet appui.

- Les bouchons caoutchouc : on les utilise surtout sur les surfaces dures tel le bitume et les trottoirs (il n’en manque pas sur le Chemin…) surtout pour éviter l’exaspérant TCHIC TCHIC qui empoisonne les riverains, les autres marcheurs et vous-même. En fait c’est surtout pour augmenter l’adhérence des pointes sur ces surfaces dures où le bâton « ripe » si on appuie dessus ( vous remarquerez sur les routes en montée la prolifération de ces marque de ripage). A l’inverse dès que vous vous trouvez sur des zones herbeuses ou de terre ou de gravier, il vous faudra enlever ces bouchons caoutchouc car là, le caoutchouc glisse et il est préférable d’utiliser la pointe en tungstène qui pourra bien s’ancrer dans le terrain. Je sais qu’il est en train de naître une polémique à ce sujet à savoir la détérioration des sentiers très pratiqués dans des zone protégées sensibles : si vous vous retrouvez dans ce cas, ne heurtez pas les gens, nous ne sommes pas des pèlerins obtus, relevez vos bâtons.

Les dragonnes ou poignées tissu : nous sommes tous tentés de les enfiler par le haut ou par le bas… comme bon vous semblera, car en effet, si elles sont présentes sur le bâton… à quoi d’autre pourraient-elles servir ? MON CONSEIL, ne les enfilez pas… il vous arrivera fatalement de vous emmêler les pieds, de vous coincer le bâton, de glisser … et de CHUTER. C’est là qu’on a BESOIN de ses mains pour se protéger la face et amortir la chute. Si vos mains sont prises dans les dragonnes … vous vous rectifierez le portrait fort probablement. Je parle avec une longue expérience et de la marche et de l’accueil de pèlerins à qui pareilles aventures sont arrivées.

4) Bienfaits induits.

L’utilisation de deux bâtons vous redresse le corps et vous fait marcher plus droit (plutôt que courbé en avant)

Le fait d’être plus droit vous ouvre la cage thoracique et vous fait mieux respirer.

Un rythme s’installe automatiquement dans la marche et vous assure une allure aisée ( plus ou moins rapide … c’est vous qui êtes aux commandes)

 

Serge BOUQUET

Gîte La casa del trel à Cahors

Créateur de CAMINOLOC