Avant d'acheter un sac à dos :

affaires a emporter pour compostelle

   

Nous allons essayer d'être concis dans ces explications tant le domaine du sac à dos et ses réglages peut être riche de commentaires, au risque de « dérouter » le futur pèlerin par rapport aux idées préconçues et communément admises qui circulent.

1) On s'en fout un peu de la contenance du sac… (juste un peu, car il faudra s'y pencher le moment venu…)

En effet, ce n'est absolument pas le premier critère à prendre en compte : effectivement, si dans un grand sac on aura tendance à y mettre plus de choses et donc le poids sera plus important à porter, le pèlerin comprendra très vite son erreur et fera, comme beaucoup, moi le premier lors de mon premier chemin, un arrêt salvateur à La Poste.

S'il s'informe sur l'équipement nécessaire pour faire son chemin, selon la saison il s'entend, il n'aura ni plus ni moins que ce dont il aura besoin. Faisons-lui confiance… A L'inverse, un sac trop petit, où en théorie on met moins de choses, mais en fait vous y mettrez quand même ce dont vous aurez besoin, s’avérera bourré, comprimé et très peu commode au maniement.

En conclusion, ce qu'il faut retenir, c'est la facilité d'utilisation du sac car contrairement à ce que l'on pense, sur le Chemin on est souvent en train d'enlever et remettre son sac, souvent en train de chercher un casse-croûte, la cape de pluie, un bonnet ou une petite polaire, la trousse de pharmacie, son guide ou ses sandales…

Ce qui prédomine dans la logique de rangement d'un sac à dos, c'est la fréquence d'utilisation de l'équipement que je transporte. Que ce dont j'ai besoin au moment où j'en ai besoin me tombe sous la main immédiatement, sans que j'ai à déballer tout le contenu de mon sac à dos… c'est dans ce sens qu'un sac avec une contenance appropriée, même un peu grande, est un confort. Simplifions les choses : sur le Chemin, 45 Litres au printemps-été, 55 Litres en automne-hiver… mais le 55 litres n'est pas un handicap pour l'été…

Autre idée reçue et aussi un peu fausse, celle qui consiste à dire que le sac doit être rangé en fonction du poids des éléments qui le remplissent… à savoir le plus lourd en bas et le plus léger en haut… cette méthode ne résiste pas à un calcul mathématique de physique pure : en effet, la différence de densité des éléments constitutifs est faible, mise à part la réserve d'eau, et donc le tout fait un ensemble à peu près homogène, supporté par le système de bretelles du sac. On en revient à la conception et au portage du sac. Il faut privilégier la fréquence d'utilisation des éléments pour le rangement. Le sac doit toujours être rangé de la même manière. Comme vous le feriez pour vos armoires et vos tiroirs, pour savoir où les choses se trouvent et qu'on ait pas à les chercher… et le casse-croûte avec les fruits (éléments lourd), sera mieux en haut du sac, accessible, que perdu tout au fond du sac...

2) Les premiers critères et les plus importants sont le confort du sac et son portage

On entend par portage, la capacité du sac à épouser votre morphologie et ceci dépend de sa conception, d'où son confort d'utilisation… un sac qui vous va bien se fait oublier quand vous l'avez sur les épaules… pour autant qu'il ne fasse pas 20 kg… (de 6 à 11 est la norme sur le Chemin selon la saison et selon les pèlerins).

Deux écoles sont présentes, deux conceptions :
- le dos tendu
- le dos collé

LE DOS TENDU : il s'agit d'un filet ajouré tendu sur une armature qui permet la ventilation du dos.

Ce n'est pas comme on pourrait l'appeler un dos antitranspirant… vous transpirerez, mais la ventilation fera que vous garderez un dos à-peu-prés sec… et c'est très appréciable en été.
L'effet secondaire, un peu indésirable, est que ce filet monté sur une armature à tendance à éloigner le sac de votre dos et en conséquence, à augmenter le ballant résultant du bras de levier ainsi créé. Tenir un kilo près de votre corps ou à un mètre bras tendu est très différent… D'où L'IMPORTANCE non pas du filet, mais de son armature et de sa conception… décollée certes, mais pas éloignéeDe même l'armature se doit d'être solide mais LÉGÈRE, et aussi suffisamment souple pour épouser les mouvements de votre marche, comme un absorbeur de chocs, un amortisseur en quelques sorte…
La technique du dos tendu est une vraie spécialité et il y a de vrais spécialistes…

LE DOS COLLE : ici, pas d'armature ni de filet, le sac se retrouve directement en contact avec votre dos, d'où la nécessité de prévoir un rembourrage pour éviter échauffement et blessure par un objet saillant dans le sac à dos. Le rembourrage se doit d'être efficace mais sans qu'il ne pèse trop lourd, de même sans aspérité fâcheuse comme couture ou scratch mal placés. L'inconvénient immédiat est bien sûr que la ventilation y est quasiment absente et donc vous aurez souvent le dos humide… L'avantage est que le sac est collé au corps et présente alors une homogénéité de charge.
Ici aussi, il y a des spécialistes de cette technique.

Dos collé ou dos tendu, la technique qui conviendra sera celle avec laquelle vous serez à l'aise. J'oserais dire « faites confiance  aux grandes marques », elles ont bâti leur réputation sur de l’expérience, et l’achat d'un sac est un investissement... à long terme. Si je me dis , « je ne vais m'en servir qu’un mois alors pas besoin de payer cher… » je risque d'avoir mal au dos ou aux épaules pendant un mois. Le sac à dos est avec les chaussures, les deux équipements fondamentaux du Chemin. On entretient assez vite, d'une manière irrationnelle, une relation affective avec son sac… aimez-le et traitez-le bien, il vous le rendra au centuple…

3) La volumétrie du sac à dos : c'est à dire comment est constitué son volume .

En effet, les trois dimensions présentes sont sa hauteur, sa largeur et sa « profondeur ». Autrement dit, la distance entre votre dos et l’arrière du sac qui constitue ce bras de levier qui fera que si cette distance est trop importante, le poids ressenti sur vos épaules sera aussi important… on dit que le sac vous tire en arrière… l'effet indésirable que cela procure est que pour compenser, vous vous penchez en avant, et donc ne marchez plus droit et votre tête se porte aussi en avant et vous avez mal à la nuque…
Donc, évitez les sacs trop profonds…

Le sac est comme un tube que l'on porte avec des bretelles, plus ou moins échancré vers le bas (largeur) et plus ou moins haut selon les besoins. À noter que trop haut, ça peut vous gêner car votre tête ou votre chapeau peut entrer en contact avec le sac et procurer un sentiment désagréable. Dans ce cas, les sacs hauts sont souvent prévus pour que la partie haute (poche amovible de dessus de sac) puisse se désolidariser facilement du sac pour être porté en « parachute » ventral (sur le devant).

4) La taille du sac «# du volume » : c'est à dire la longueur entre la ceinture et le creux des bretelles, ceci correspond à la taille de votre torse.

C'est souvent exprimé en L, M, S/M, S (grand, moyen, moyen/petit, petit).
Nous n'avons pas tous la même taille de torse et ce n'est pas parce que vous êtes grand que vous aurez un grand torse, et parce que vous êtes petit que votre torse sera aussi petit… il faut mesurer...
Cette mesure s'effectue entre le dessus de l'os iliaque et la 7ème vertèbre cervicale … du calme, j'explique : l'os iliaque c'est le bassin, les hanches, là où vous pouvez commencer à enfoncer vos pouces sur le côté au-dessus de votre bassin.
La 7ème vertèbre cervicale c'est celle qui, quand vous penchez la tête en avant, ressort un peu plus par rapport aux autres sur le bas de votre nuque.

Faites-vous aider pour prendre cette mesure :
- en-dessous de 47 cm c'est S
- de 47 à 52 cm c'est M
- au-dessus de 52 cm c'est L

Compte tenu que les sacs sont aussi réglables en hauteur de torse… mais vous ne ferez pas un L avec un S et inversement… ne cherchez pas à prendre systématiquement plus grand… par exemple, je fais 1m88 et le M me convient parfaitement, même si je suis à la limite du L.

5) Les réglages

Une fois que vous avez choisi votre sac, à votre taille, il ne deviendra opérationnel que lorsque vous l'aurez réglé. Eh oui, il y a des réglages à faire…

1) En premier, serrer la ceinture à la taille , c'est à dire au-dessus de votre os iliaque. Pas sur les hanches mais au-dessus des hanches, dans le creux de votre taille.
Le poids est alors supporté par votre bassin et le sac coincé ne ripera pas, ne glissera pas sur vos hanches vers le bas, ce qui aurait pour effet de reporter tout le poids sur vos épaules.

2) Penchez-vous légèrement en avant et serrez les bretelles, modérément, pas trop quand même, de manière à ce qu’elles épousent la forme de vos épaules. Si un espace se crée entre les bretelles et les épaules c'est que quelque chose ne va pas... revoyez le réglage général de la hauteur de torse.

3) En dernier, et seulement en dernier, ajustez en tirant légèrement sur les sangles de rappel de charge. Ce sont les deux lanières qui se trouvent au-dessus de vos épaules. En fait, elles servent à ramener le poids du sac vers votre centre de gravité, pour éviter que le sac soit trop en arrière.

4) Ajustez la sangle de poitrine, de manière à ce que les bretelles soient au bon endroit et ne glissent pas. Ni trop sur les extérieures d'épaule, ni trop compressées vers le centre de votre sternum.

Une fois tous les réglages faits, votre sac doit épouser parfaitement votre corps, il fait partie de vous, ce n'est plus un corps étranger… vous pouvez marcher facilement, et danser si vous voulez…

Garder un sac compact, évitez d'y accrocher un peu n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment… tout ce qui va pendouiller vous gênera dans votre marche.

Enfin, dernier conseil, ne vous encombrez pas le torse de sac accessoire en bandoulière ou autres éléments tendant à rendre compliqué la dépose du sac à dos…

Il faut que vous puissiez enlever votre sac aussi facilement que vous le mettez… (surtout pour les dames… à la pause pipi…).

Pour enlever le sac, une méthode... plutôt que de se démonter le dos en se contorsionnant : prenez un des systèmes d'attache d'une bretelle, débloquez-le complètement, cela libérera totalement la bretelle, dès lors vous pourrez glisser facilement l'épaule puis l'autre. Pour remettre le sac aussi, glissez une épaule, puis l'autre, et resserrez la bretelle.

6) Les compartiments de rangements, la matière et le poids du sac

Il ne faut pas être obnubilé par le poids du sac à vide… bien que déjà gagner du poids de ce côté-là est bien sûr intéressant.
C'est le rapport portabilité - confort - usure - poids qui au final sera déterminant.

Concernant les matières composant les sacs, de très gros progrès ont été faits. Que ce soit en terme de solidité, de poids et d’esthétique. Les dernières générations de sacs, conçus avec des nylons avant-gardistes, ultra résistants et légers, proposent des sacs de 50 litres pour 800 grammes, filet tendu et armature comprise… c'est quand même TOP !

Ceci dit, selon le choix du pèlerin, plus il y a de poches de rangement, de rembourrage et d’éléments accessoires plus il y aura du poids car plus de fermetures Éclair, plus de coutures etc. Mais souvent, plus de confort aussi.

Un sac de 50 Litres dépassant les 2,5 kg… c'est trop, dans les normes actuelles.

7) Femme – Homme

On voudrait que l'approche soit différente mais mis à part l'esthétique pas de réelle différence dans la conception des sacs. La bretelle de poitrine étant souvent réglable en hauteur, un sac homme peut très bien convenir à une femme. Et inversement. Commercialement les fabricants développent une stratégie de différenciation. Toutes les mesures de dos restent valables pour une femme.

Voilà, on vous a tout dit du choix de sac à dos… mais n'hésitez pas à décrocher votre téléphone ou nous passer un mail. CAMINOLOC est là pour votre service entre pèlerins.

Serge - Caminoloc.com 

Une vidéo pour appuyer les conseils sur les réglages du sac :

Un exemple de sac à grande contenance pour un tout petit poids : Osprey Levity 60 litres - 870 grammes :